Quels tarifs pour les complémentaires santé dans le monde d’après ?

Rédigé par Margaux VB        Publié le 01/04/2022

L’incertitude est rarement de bonne augure pour les tarifs des complémentaires santé. Pourtant, après deux ans qui ont bouleversé les modèles et donné tort systématiquement à toutes les prévisions, l’heure est peut-être à un changement de logique. Même s’il est encore question de majorations et d’augmentations des coûts, le monde d’après pourrait réserver quelques bonnes surprises aux employeurs et aux salariés. La crise a sans doute rendu les assureurs plus attentifs aux situations particulières des entreprises et des assurés, et plus ouverts à une négociation au cas par cas des évolutions tarifaires.

Retour sur deux ans d’incertitudes

Depuis deux ans, pour les assureurs complémentaire santé, prévoir l’évolution des comptes de santé et de leurs tarifs est un exercice d’équilibriste. 2020 a vu la consommation de soins se contracter sous l’effet des confinements successifs. Mais avec la taxe Covid décidée en fin d’année 2020, l’Etat a prélevé une bonne partie du bas de laine accumulé par les complémentaires santé sur la période, dans un contexte pourtant anxiogène. En effet, début 2021, tout le monde annonçait une vague de faillites avec pour conséquences : la baisse du volume des cotisations liée aux impayés et la hausse du coût de la portabilité. Les craintes portaient également sur un effet de rattrapage des dépenses de santé qui ne manquerait pas de se produire. Sans compter les effets de la réforme du 100% santé passée inaperçue du fait de la pandémie. Ces inquiétudes ont fait grimper les tarifs.

Les assureurs doivent changer de modèle

Un an plus tard, les dérives tant redoutées n’ont pas eu lieu. Et, globalement, les comptes des régimes complémentaires se sont améliorés. Pourtant, l’inquiétude demeure chez les assureurs, qui, dans ce genre de situation incertaine, sont tentés par la prudence. Et la prudence se traduit souvent sur les tarifs des complémentaires santé.

C’est ce que pouvaient craindre les entreprises pour cette année. Ce ne sera sans doute pas le cas. Secoués par le projet de Grande Sécu, les assureurs ont été poussés à réviser leurs modèles mis en défaut par deux années totalement atypiques, pour se pencher plus concrètement sur les faits. Or, que remarque-t-on ? Des rattrapages ont été constatés çà et là, mais de manière très hétérogène. Par exemple, l’impact de la réforme du 100% santé a été massif sur l’optique dans les zones rurales et les petites villes ; beaucoup moins dans les grands centres urbains. Certaines entreprises ont traversé la crise sans encombre, tandis que d’autres ont subi de fortes dérives de la consommation de soins et des pics d’absentéisme. Ainsi, on ne peut plus se contenter de projections globales, de tendances générales. Les assureurs en ont bien pris conscience : l’heure est à la différenciation.

Tarifs de complémentaires santé : des négociations d’un nouveau genre

Une entreprise de la Tech, en pleine croissance, avec une moyenne d’âge basse et des perspectives au plus haut, dispose aujourd’hui de réels moyens de négociation sur les tarifs de complémentaires santé. En exposant ses arguments, elle peut aisément annuler une majoration. Quels arguments ? Sa pyramide des âges favorable, ses effectifs en hausse, son horizon sans nuage… Mais également sa politique sociale, sa stratégie en matière de qualité de vie au travail, ses bons chiffres d’absentéisme, ou encore une analyse de ses données de consommation. Aujourd’hui, les assureurs regardent davantage la situation de chaque entreprise. Ce changement d’attitude rend notre rôle de conseil et d’intermédiaire plus intéressant et plus valorisant et correspond à notre positionnement depuis de nombreuses années. En personnalisant, à travers le courtier, la relation entre l’assureur et l’employeur, il permet à chacun de payer le juste prix de sa protection sociale complémentaire. 

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Article écrit par
Margaux Vieillard-Baron

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