Partager
Avant il y avait le Perco, le PERP, l’Article 83, la loi Madelin, … Depuis le 1er octobre, il y a le PER (le Plan d’épargne retraite). Un acronyme de plus ? Pas vraiment, puisque cette dernière enveloppe, issue de la Loi Pacte, est censée englober la totalité des dispositifs d’épargne retraite existants. L’objectif : rendre l’épargne retraite plus attrayante, plus simple et plus lisible. Ces nouveautés permettront-elles de convaincre les salariés de prêter un œil plus attentif à cet élément, trop souvent incompris, de la politique salariale ?
Lisibilité : un seul PER mais 3 compartiments…
La naissance du PER annonce la fin d’un grand nombre de dispositifs aux règles hétérogènes, qui rendaient l’épargne retraite illisible. Tous vont être fondus dans un seul dispositif constitué de trois compartiments étanches, qui diffèrent en fonction de l’origine de l’épargne. Les versements volontaires du salarié sont dans le premier compartiment. Le second accueillera les versements « aléatoires » de l’employeur (intéressement, participation ou abondements). Le troisième concerne les versements obligatoires comme les cotisations prélevées sur salaire (par exemple, Article 83). Chaque compartiment obéit à des règles de fonctionnement différentes. C’est la principale difficulté à surmonter pour comprendre cette épargne retraite nouvelle formule.
Disponibilité : une sortie en capital facilitée
Avec le PER, toutes les sommes versées sur les deux premiers compartiments peuvent donner lieu, au choix de l’épargnant, à une sortie en capital ou en rente viagère, au moment de la retraite. Mieux encore, plusieurs cas de déblocage anticipé sont prévus, et notamment l’achat de la résidence principale ou l’expiration des droits à l’assurance chômage.
Dans les dispositifs aboutissant nécessairement à une rente viagère, l’aliénation définitive du capital pouvait donner à l’épargnant le sentiment de ne plus disposer de son épargne. Avec un PER beaucoup plus flexible, l’épargnant garde le contrôle d’une épargne qui peut, selon les cas, l’aider à faire face à un coup dur ou à réaliser un projet immobilier.
Portabilité : le produit d’épargne suit le salarié
En fonction des aléas de sa carrière, le salarié pourra transférer facilement son épargne d’un PER à l’autre. Le produit d’épargne collectif n’est plus attaché à l’employeur. Il suit le salarié plus facilement. Les conditions de portabilité sont encadrées : les frais de transfert sont limités à 1% des droits acquis et deviennent nuls à l’issue d’une période de 5 ans.
Fiscalité : plus avantageux que l’assurance-vie ?
Avec le PER, les primes de partage du profit (intéressement, participation et abonnement) restent exonérées à l’entrée, et imposées sur les plus-values à la sortie à hauteur de 17,2%. Les versements volontaires effectués par le salarié dans son premier compartiment sont déductibles de l’impôt sur le revenu. Naturellement, ils sont imposés à la sortie en fonction du taux d’imposition en vigueur à ce moment, tandis que les plus-values sont taxées à 30%. En d’autres termes, le PER permet de différer son impôt et de capitaliser sur l’économie réalisée. Ce qui est une stratégie presque toujours gagnante.
Les arguments pour faire changer le regard des salariés sur l’épargne retraite ne manquent pas, même si la période de transition obligera chacun à ingurgiter de nouveaux acronymes. Expliquer que le PERE-CO remplace le Perco ne sera pas toujours aisé à l’oral… Aux employeurs accompagnés de leurs conseils de faire œuvre de pédagogie pour que cet outil multifonctions soit désormais mieux compris et apprécié par les salariés.
Article écrit par
Margaux Vieillard-Baron