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Les employeurs sont inquiets. Ils craignent pêle-mêle les hausses de cotisations et la dégradation de leurs relations avec leurs assureurs, dans un contexte où la crise économique risque de peser sur leur activité. Mais si 2021 fait planer de nombreuses incertitudes sur la protection sociale complémentaire des entreprises, elle offre peut-être également des opportunités à saisir.
Les complémentaires santé mises à contribution
La crise due au Covid-19 a fait chuter les dépenses de santé pendant le confinement. Et comme le révèle notre baromètre, le rebond constaté sur les mois suivants n’aura que partiellement compensé ce creux. Pas question que les complémentaires santé, et donc les assurés, puissent en tirer un quelconque bénéfice ! Les pouvoirs publics ont donc, en toute hâte, créé une contribution exceptionnelle « covid » d’un montant total estimé à 1,5 milliards d’euros, qui sera prélevée à l’issue des exercices 2020 et 2021.
Majorations en vue sur la prévoyance
Du côté de la prévoyance, tous les signaux sont au rouge depuis plusieurs années. L’augmentation de l’absentéisme et le vieillissement de la population active accroissent les besoins, tandis que les taux longs négatifs sur les marchés financiers augmentent le coût de la garantie. Pour la santé complémentaire comme pour la prévoyance, la crise économique et les licenciements à venir ajouteront au moins deux couches de difficultés qui pourraient mettre encore plus les tarifs sous pression. D’abord, on constate déjà des retards de paiements dans de nombreuses entreprises. Ensuite, la portabilité des garanties pour les salariés licenciés risque de déséquilibrer les régimes en alourdissant brutalement la charge des bénéficiaires non cotisants. Les professionnels anticipent un coût supplémentaire de 1 milliard d’euros sur 2021 pour couvrir les garanties des salariés licenciés. Il pourrait en résulter des hausses de tarifs de l’ordre de 5 à 10% et des discussions particulièrement âpres autour des conditions de renouvellement des contrats santé et prévoyance.
Des solutions pour amortir le choc ou, même, en tirer profit
En dépit d’un contexte inquiétant, il est possible d’agir. Première étape : « regarder dans le moteur » de vos contrats, c’est-à-dire analyser précisément les garanties et les données propres à votre entreprise. L’objectif de ce travail d’expert ? Ne pas subir les conséquences de la dégradation du contexte global en argumentant sur votre situation particulière. Par exemple, certains secteurs d’activité, moins touchés par la crise, présentent un risque de portabilité plus faible sur les années à venir. Or, dans un contexte de réduction d’effectifs, la portabilité est l’une des principales préoccupations des assureurs. Par ailleurs, certaines entreprises ont mis sur pied une politique de prévention santé ou ont modifié récemment les garanties de leur contrat. Si ces actions portent leurs fruits, il faut encore pouvoir le démontrer car le caractère exceptionnel de l’année 2020 brouille les analyses.
Ensuite, cette situation de crise est peut-être l’occasion de repenser à long terme les objectifs de votre politique sociale. Quelles sont vos priorités ? Retenir les talents, préparer une restructuration, pérenniser votre régime, réduire les coûts à court terme ? Dans tous les cas, il est essentiel de mettre en adéquation vos contrats avec vos objectifs . Il s’agit de ne pas se contenter de subir les évolutions tarifaires, mais, au contraire, de faire vivre les garanties pour faire de la protection sociale complémentaire une base de négociation constructive aussi bien avec vos partenaires sociaux qu’avec votre assureur.
Par exemple, les actions en faveur de la qualité de vie au travail ou de la prévention santé offrent un levier de négociation positif dans les deux cas : ils répondent aux attentes des uns, et offrent la perspective d’une réduction des risques pour les seconds. Si vos comptes se dégradent, l’analyse fine des déficits permet d’éviter la hausse des cotisations globales en apportant des solutions ciblées. Ainsi, lorsque les arrêts de travail pèsent sur votre contrat, il est toujours possible d’étendre la durée des franchises en cas d’interruption temporaire de travail.
Enfin, si les négociations n’aboutissent pas, pourquoi ne pas changer d’assureur ? La transition est désormais facilitée par les usages numériques, et à compter de cette année, il est possible de résilier le contrat santé à n’importe quel moment. Résilier un contrat déficitaire, c’est laisser le passif derrière soi, avec tous les sinistres en cours, et repartir sur une page vierge. Un calcul gagnant, à condition d’avoir trouvé les solutions pour rééquilibrer son régime. Charge à vous de rassurer l’assureur ! Dans ce contexte chahuté, tous les assureurs n’ont pas les mêmes contraintes techniques ni les mêmes stratégies. Certains cherchent à améliorer leur ratio de risque tandis que d’autres veulent prendre des parts de marché. Avec une bonne connaissance de l’environnement de marché, il est possible de trouver des opportunités en adéquation avec vos besoins. Les experts de Gerep sont mobilisés pour agir à vos côtés. Dans les zones de turbulence, la passivité n’est pas une bonne option.
Article écrit par
Margaux Vieillard-Baron