Partager
La hausse des cotisations de prévoyance n’est pas un problème conjoncturel. Elle répond à une tendance lourde qui s’est accélérée à l’occasion de la crise sanitaire. L’une des causes de cette hausse : le taux d’absentéisme, qui n’a cessé de progresser au cours des dernières années. Le phénomène touche désormais aussi les jeunes (18-34 ans) et les managers. Au rayon des motifs d’absence, les troubles psychologiques ont dépassé les troubles musculo-squelettiques. Le désengagement et la perte de sens font des ravages. Les salariés ont le blues et ça se ressent dans les comptes de prévoyance. Que faire ? Notre réponse en 4 étapes.
1. Poser un diagnostic
Pour réagir face à la hausse des cotisations de prévoyance, il est essentiel d’analyser l’origine des déséquilibres du compte. Il s’agit bien sûr d’examiner en détail les données statistiques, et d’identifier les postes déficitaires ainsi que les garanties qui posent problème. Reste à comprendre également la nature et les causes de ces problèmes, et notamment de l’absentéisme. Des outils existent pour sonder l’ambiance de travail en profondeur.
Par exemple, le baromètre social repose sur une enquête et des questionnaires permettant d’identifier les bruits sourds, les inquiétudes, les tensions qui peuvent émerger dans les services d’une entreprise. On peut en venir à comprendre assez finement les causes d’un malaise : craintes de restructurations, mesures de prévention jugées incompatibles avec un travail de qualité, problèmes de management, organisation du travail entre services, horaires fluctuants …
2. Mettre en œuvre des mesures correctives
Une fois qu’un diagnostic précis et argumenté a été établi, il est possible de proposer des mesures adaptées. Naturellement, on ne lutte pas contre l’absentéisme ou le désengagement des salariés uniquement pour réduire ses cotisations de prévoyance. La qualité de vie au travail est un levier de performance au spectre bien plus large. Mais, les démarches engagées – coaching, évolution du management, actions de sensibilisation, dispositif d’accompagnement du retour à l’emploi, aménagement du télétravail, actions en faveur de la conciliation vie pro / vie perso, etc. – peuvent être mobilisées pour mettre un coup d’arrêt au dérapage des provisions mathématiques de votre contrat. En effet, techniquement, votre assureur va provisionner les dépenses à venir.
Il va, à partir d’une situation donnée, anticiper le coût des arrêts de longue durée, et particulièrement ceux des salariés les plus jeunes, susceptibles de plomber les comptes plus longtemps ! À vous d’estimer si les provisions calculées par votre assureur sont justifiées ou excessives. Vous pouvez, pour ouvrir le moteur de votre contrat et obtenir des éléments statistiques plus fins, être aidés de votre conseiller.
3. Négocier avec votre assureur
Face aux hausses de cotisations de prévoyance, vous gardez une marge de négociation. À condition d’arriver avec de solides arguments, c’est-à-dire, d’avoir mené à bien les deux premières étapes. Reste à construire une histoire : passé, présent, avenir. Les causes des dérapages sont derrière nous. Elles ont été analysées. Elles donnent lieu à une démarche de prévention qui se met en place.
L’objectif : rassurer l’assureur. Et l’avenir du contrat s’écrit ensemble, de préférence dans un rapport de confiance. Trois pistes pour limiter la hausse des cotisations : lisser l’augmentation sur deux ou trois ans dans une logique de partenariat ; revoir à la baisse certaines garanties ; et mieux encore, tenir compte dans les anticipations des efforts réalisés pour revenir à l’équilibre sur le contrat. Gerep communique tous les jours avec les assureurs pour exposer et valoriser des actions concrètes initiées sur le terrain afin de maîtriser les risques.
4. Et, sinon…
Si malgré tous vos efforts, votre assureur se montre inflexible, il reste toujours la possibilité d’aller voir ailleurs afin d’éviter la hausse des cotisations prévoyance. Et la digitalisation de la gestion simplifie les démarches et réduit les risques de perturbations lors du changement d’assureur. En matière de prévoyance, si vous avez su créer les bases d’un contrat plus équilibré, il peut être bénéfique d’écrire une nouvelle histoire sur une page vierge.
Article écrit par
Julien Jourdin