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Chaque nouvelle année apporte son lot de mesures législatives et règlementaires. Le contexte actuel du gouvernement laisse planer un flou sur les mesures applicables et leur date d’application. Pour autant, il est certain que les régimes de protection sociale, et surtout les régimes de prévoyance, seront impactés par des changement significatifs en 2025, bien que certains paramètres restent à préciser.
Voici un tour d’horizon des principales modifications annoncées.
1. Baisse du salaire de référence dans les régimes de prévoyance lors d’un cas d’arrêt de travail
La version initiale du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS 2025) prévoit d’abaisser le plafond des salaires pris en compte par la Sécurité sociale pour le calcul des Indemnités Journalières de la Sécurité sociale (IJSS).
- Actuellement : les salaires sont pris en compte dans la limite de 1,8 fois le SMIC.
- Modification envisagée : 1,4 fois le SMIC (soit 2 522,52 € en 2024).
Les garanties de maintien de salaire et de prévoyance complémentaire intervenant sous déduction des Indemnités journalières de sécurité sociale (IJSS), l’employeur dans un premier temps puis le régime de prévoyance, complèteront cette baisse.
Cette modification intervient dans un contexte où le taux d’absentéisme est en hausse, avec un impact direct sur les contrats de prévoyance. En effet, l'augmentation des arrêts de travail, génère une volumétrie plus importante d'arrêts à couvrir. À cela s’ajoute le vieillissement de la population active et la durée des absences qui influencent directement le coût pour les assureurs. Ces derniers devront compenser une plus grande part des indemnités.
2. Modification des règles de prolongation d’arrêt de travail et l’impact sur le régime de prévoyance
Depuis septembre 2024, les Caisses Primaires d'Assurance Maladie (CPAM) ont durci leurs pratiques.
Auparavant, lorsqu’une prolongation d’arrêt de travail intervenait après un week-end ou un jour férié, les CPAM couvraient ces jours dans les IJSS.
Désormais, la règle est de ne pas les intégrer dans le versement des IJSS lorsqu’ils ne font pas partie de la prescription médicale.
Avec cette nouvelle règle :
- Les jours de weekend ou jours fériés non couverts par une prescription de renouvellement d’arrêt de travail ne sont plus indemnisés.
- Si une prolongation survient après une interruption de plus de 48 heures, un nouveau délai de carence s’applique.
Le versement des IJSS étant déclencheur des IJC, la suspension des IJSS pourrait entrainer des impacts sur le versement des prestations du régime de prévoyance selon la pratique des assureurs et la prise en compte de ces évolutions.
Toutefois, le marché semble d’aligner pour ne pas pénaliser les assurés à la suite de ce changement de pratique.
3. Contre-visites patronales lors d’un arrêt de travail
Le décret du 5 juillet 2024 vient préciser les conditions d’application et de mise en œuvre du dispositif de contre-visite médicale demandée par l’employeur :
- Le contrôle peut avoir lieu à tout moment pendant l’arrêt, sans préavis, hors des horaires de sortie autorisée
- Le salarié doit informer l’employeur de son adresse de résidence si elle est différente de son adresse habituelle.
- Le médecin mandaté peut convoquer le salarié ou se rendre à son domicile
- Le médecin informe l’employeur de ses conclusions concernant la justification de l’arrêt de travail ou de l’impossibilité de contrôler le salarié
- L’employeur transmet l’information au salarié
Ces réformes s’inscrivent dans un cadre législatif évolutif, avec certaines mesures en attente de précisions suite à l’adoption du prochain PLFSS. En tant que conseil, nous anticipons ces changements pour évaluer leurs impacts sur vos régimes de prévoyance collective.
FAQ, foire aux questions :
Article écrit par
Estelle Baldereschi